La transition énergétique est au cœur des priorités de l'usine Renault Trucks de Blainville-sur-Orne. Située près de Caen, cette usine emblématique du groupe suédois Volvo, propriétaire de Renault Trucks, s'apprête à intensifier la production de camions électriques. Si ces modèles représentent encore une part minoritaire des volumes, le site ambitionne de devenir un pilier de la mobilité durable dans l’industrie du transport routier.
Un engagement fort pour le 100 % électrique
Depuis 2020, Renault Trucks assemble des camions électriques sur ce site qui s’étend sur 74 hectares. En 2023, près de 1 000 véhicules électriques ont été produits, un chiffre encore modeste comparé aux 21 000 camions fabriqués dans l’année. Toutefois, le constructeur voit grand : l’objectif est de passer à une production 100 % électrique d’ici 2030.
Pour soutenir cette ambition, des investissements massifs sont engagés. Volvo injecte 28 millions d’euros dans la transformation de l’usine, tandis que l’État français participe à hauteur de 5 millions d’euros dans le cadre du plan "France 2030". Lors d’une visite officielle le 18 novembre, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a souligné l’importance de ces investissements pour pérenniser l’emploi et la compétitivité industrielle en France.
Des véhicules Renault Trucks électrique adaptés aux besoins urbains
Le marché des camions électriques reste encore de niche. Chaque jour, cinq véhicules électriques sortent des chaînes de production de Blainville-sur-Orne. Vendus à partir de 125 000 euros, ces modèles sont nettement plus chers que leurs équivalents diesel, mais présentent des atouts indéniables, notamment pour les livraisons urbaines et les services municipaux.
Avec une autonomie de 200 kilomètres, ces camions sont parfaitement adaptés aux trajets courts et réguliers, comme le ramassage des déchets ou la distribution en ville. Leur fonctionnement silencieux et leur absence d’émissions polluantes offrent des avantages significatifs par rapport aux modèles thermiques, tant pour les opérateurs que pour les citoyens.
Pierre Jenny, directeur de l’usine, reste optimiste : "Même si les volumes restent faibles aujourd’hui, nous savons que le marché évolue rapidement. Nous avons franchi un cap dans la transition énergétique, et il n’est plus possible de revenir en arrière."
Une dynamique positive pour l’emploi
La montée en puissance de l’électrique s’accompagne de bonnes nouvelles pour l’emploi local. Alors que des sites industriels comme l’usine Bosch de Mondeville s’apprêtent à fermer, Renault Trucks prévoit de recruter et former 170 nouveaux salariés dans les mois à venir.
Cette dynamique reflète les efforts conjoints des acteurs publics et privés pour soutenir l’industrie automobile française face à une concurrence internationale féroce, notamment en provenance de Chine. Selon Stéphane Bredin, "le virage vers l’électrique est une transformation nécessaire et brutale pour le secteur. Il est essentiel d’accompagner les entreprises dans leurs projets tout en soutenant la reconversion des salariés touchés par ces bouleversements."
Une usine Renault Trucks tournée vers l’avenir
Renault Trucks ne cache pas ses ambitions : produire 15 000 camions électriques par an d’ici 2030. Si ce pari est audacieux, il reflète une volonté forte de s’inscrire durablement dans le paysage de la mobilité décarbonée. À Blainville-sur-Orne, la transition est déjà en marche, portée par des innovations technologiques, des investissements stratégiques et un engagement clair en faveur d’un transport plus respectueux de l’environnement.
Face aux défis de l’électrification et de la compétitivité internationale, Renault Trucks entend bien jouer un rôle de premier plan dans la transformation de l’industrie automobile.